samedi 2 février 2013

J-53 : Pourquoi un tel manque de greffons ?


Il ne suffit pas hélas de décider d'être donneur pour que son potentiel de sauver jusqu'à sept vies avec ses organes soit pleinement exploité. Le prélèvement d’organes n’est possible que dans des circonstances rares, sur des personnes décédées à l’hôpital, lorsque la mort cérébrale est constatée.

Affiche France Adot / CLM BBDO, 2008 "You can be a hero after you die"
La mort encéphalique (ou coma dépassé) traduit l'arrêt total et définitif d'activité cérébrale chez le patient. L'Organisation Mondiale de la Santé la définit comme critère médico-légal du décès. Contrairement à la victime d'un arrêt cardio-circulatoire qui peut être maintenue en vie par les moyens de réanimation modernes, la personne déclarée en état de mort cérébrale est considérée comme engagée dans un processus irréversible. Une fois les mesures de réanimation suspendues, la mort cérébrale mène à l'arrêt respiratoire, l'arrêt cardiaque, et la mort des tissus et organes privés d'oxygène et nutriments.

De tels cas, alors que les fonctions vitales sont encore préservées, constituent moins de 1% des décès à l'hôpital. Ils sont consécutifs à un traumatisme crânien, à un accident vasculaire cérébral ou parfois à un arrêt cardiaque. C'est dire combien il est important de pouvoir disposer de tous les organes. Or un prélèvement possible sur trois est encore refusé, souvent parce que la famille ignore ce que le défunt aurait souhaité et préfère dire non par précaution. D'où l'importance de toutes les actions de sensibilisation au don.

Nous devons l'illustration de ce billet à France ADOT pour sa campagne à l'occasion de la Journée Mondiale du don d'organes de 2008. L'affiche fut créée gracieusement par l'agence de communication CLM BBDO (les fans des années 80 se souviendront des affiches Myriam, "Demain j'enlève le haut"). Le message souligne que l’on peut sauver des vies après la mort, en s'appuyant sur l'image de Superman volant au secours du monde. Même si on n'adhère pas forcément à cette image de super héros, on peut tous avoir envie de dire oui au don d'organes.

Frédéric Lesur

1 commentaire:

  1. Chanceux ou medium ?
    J'ai posté ce billet deux jours avant l'article du Républicain Lorrain "Seulement 1 % des personnes qui meurent à l’hôpital peuvent donner" :
    http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2013/02/04/seulement-1-des-personnes-qui-meurent-a-l-hopital-peuvent-donner.
    Constat implacable. Il faut absolument recueillir le meilleur de ce précieux pour cent.

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